En Guyane, alors qu’une quarantaine de sites officiels d’exploitation aurifère produisent 1 à 2 tonnes d’or par an, on estime qu’environ deux cents sites illégaux produisent en parallèle plus de 10 tonnes chaque année. À la demande du Fonds mondial pour la nature (WWF), le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) tentait depuis des mois de trouver un moyen de lutter contre l’orpaillage dans ces mines hors-la-loi, afin de freiner ses effets néfastes sur l’environnement. L’objectif était donc de retracer la provenance de l’or, afin d’être en mesure de juger de sa «légalité». C’est maintenant chose faite puisque, récemment, les chercheurs travaillant sur ce projet sont parvenus à déterminer la provenance de cinq échantillons en analysant les propriétés physico-chimiques de grains d’or. «Il est donc possible de différencier l’or produit illégalement de celui issu des mines déclarées, par le recours au mercure que seuls les orpailleurs clandestins utilisent», précise le rapport du BRGM.
Cette méthode de lutte contre l’orpaillage illégal devrait donc permettre de faire baisser la pollution au mercure dans les eaux guyanaises, qui touche non seulement la faune et la flore aquatique, mais aussi la population locale qui consomme du poisson contaminé. Cela devrait également assurer une meilleure transparence quant à la provenance de l’or et limiter sa production frauduleuse, puisque comme le souligne le rapport : «plus de 80 % des bijoutiers avouent n’avoir aucune information sur les conditions d’extraction de l’or qu’ils manipulent au quotidien» !
Vous aimerez aussi : Des tonnes d’or sous Paris et Sur les traces du magot de Kadhafi